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Postures de la collaboration intrapersonnelles – Partie 1
27 janvier 2025
Découvrez les 12 postures de la collaboration selon Dynamo dans une série d’articles thématiques. On vous en dit plus sur les origines de ces postures dans cet article !
Posture 1 - Écouter avec attention
En quoi cette posture favorise-t-elle la collaboration ?
Souvent, nous écoutons pour répondre, pas pour comprendre, ce qui limite l’émergence d’idées nouvelles. L’écoute intentionnelle, centrée sur l’autre, permet de capter pleinement le sens de ce qui est partagé. Elle ouvre la voie à des échanges profonds et authentiques qui favorisent la collaboration. Quand les idées se croisent et s’enrichissent, elles génèrent des solutions innovantes qui n’auraient pas vu le jour autrement.
On pourrait donc dire : « au début de la collaboration était l’écoute… ».
Les 4 niveaux d’écoute selon la Théorie U d’Otto Scharmer[1]
- L’écoute basique : passive, superficielle, guidée par la recherche de confirmation. Peu curieuse, elle est souvent motivée par la politesse.
- L’écoute factuelle : centrée sur le contenu, elle vise à débattre et ajuster les informations. C’est une approche cérébrale, déconnectée des émotions de la personne en face.
- L’écoute empathique : curieuse et ouverte, elle permet d’entrer en résonance avec l’interlocuteur·rice. Elle mobilise les émotions et le corps pour comprendre véritablement l’autre.
- L’écoute générative : elle favorise la créativité collective en connectant les personnes à une intention commune. L’échange est alors fluide et intuitif, basé sur la confiance.
Comment pratiquer l’écoute au quotidien ?
• Posez des questions ouvertes pour explorer les perspectives de l’autre.
• Prenez un moment de silence avant une conversation pour vous rendre disponible.
• Reformulez et synthétisez pour confirmer votre compréhension.
• Laissez l’autre s’exprimer sans interruption.
• Adoptez une écoute sans jugement.
• Restez concentré·e sur l’échange plutôt que vos propres pensées, évitez toute distraction.
Quelles questions se poser pour favoriser une écoute empathique ?
Observez votre degré d’écoute :
• Cherchez-vous une réponse pendant que l’autre parle ?
• Ressentez-vous de l’impatience ou de la tension à partager vos idées ?
• Découvrez-vous des aspects inédits chez l’autre ?
• Percevez-vous ce que l’autre ressent ?
Questionnez la personne pour stimuler votre connexion :
• « En quoi est-ce important pour toi ? »
• « Si je comprends bien… » (reformulez)
• « Ce qui me surprend dans ce que tu me dis…» (expliquez)
• « Que ressens-tu actuellement ? »
Ressource en complément :
Les jeux « À l’écoute », pour apprendre à s’écouter avec bienveillance grâce à la Communication non Violente : https://alecoutecnv.com/les-jeux/
Posture 2 - Parler avec intention
En quoi cette posture favorise-t-elle la collaboration ?
Si « écouter avec attention » nous connecte aux autres, « parler avec intention » nous connecte à nous-mêmes et à l’impact de nos paroles. Assumer la responsabilité de notre parole favorise la collaboration car cette posture agit sur plusieurs niveaux et besoins relationnels.
S’inspirant de Jacques Salomé et de la méthode ESPÈRE, nous pouvons identifier cinq grands besoins relationnels que nous cherchons à combler : s’exprimer « avec des mots bien à soi », être entendu·e, cru·e, accueilli·e et reconnu·e. Parler avec intention contribue à répondre à ces besoins.
• Clarté et précision : Choisir ses mots avec soin affine l’expression de notre pensée et de nos émotions. Cela permet d’apporter des nuances et de gagner en clarté pour mieux se sentir entendu·e.
• Impact relationnel : Prendre conscience de l’impact de nos paroles et de nos idées nous permet de partager sans chercher à convaincre. On nourrit alors un dialogue authentique, où l’on peut se sentir compris·e et cru·e.
• Réflexion collective : Contribuer en conscience renforce le sentiment d’accueil et de reconnaissance.
Assumer la responsabilité de notre parole nous invite également à assumer celle de notre silence. Garder le silence peut être une réponse pleine et intentionnelle, plutôt qu’un espace à combler ou un refuge par peur d’exprimer nos pensées et nos émotions.
Comment pratiquer la parole intentionnelle au quotidien ?
• Employez le « je » pour parler de de vous-même et non de ce que vous pensez des autres ou de leurs idées.
• Prenez un temps de silence avant de vous exprimer.
• Utilisez des images ou des métaphores pour illustrer vos idées si les mots vous manquent.
• Observez l’impact de vos paroles sur les autres.
• Exprimez vos émotions avant de partager une idée si elles influencent votre clarté (exemple : « Avant toute chose, je dois vous dire que je me sens fébrile… »).
• Utilisez les « 3 passoires de Socrate » : est-ce que ce que je souhaite dire est VRAI / est UTILE / est BON (gentil) ?
Quelles questions se poser pour affiner son intention ?
• Mes paroles reflètent-elles vraiment ma pensée et mon émotion ?
• Suis-je en train de répéter ou d’apporter un élément nouveau ?
• Est-ce que j’ai une contribution à apporter ou est-ce que je parle simplement pour « apparaitre » dans le groupe ?
• Suis-je dans la continuité ou en rupture avec la conversation en cours ?
• Quel est l’impact de ma parole sur les autres ?
• Comment est-ce que je me sens dans le silence ? Quelles sont les pensées qui m’habitent ?
Posture 3 - Être présent·e
Nous vivons dans un monde où notre attention est sans cesse sollicitée, dispersée entre notifications, fils de discussions, textos, … Tout nous SUR stimule, attire notre attention, disperse notre relation à ce qui nous entoure, nous sort de notre environnement. Dans cette ère d’ultra-connexion à ce qui n’est pas là, mais ailleurs, comment revenir à soi, à notre corps, à l’instant vécu ?
Être présent·e invite à devenir plus conscient·e de ce que nous faisons, du lieu où nous sommes, des gens avec qui nous nous trouvons, pour vivre cette expérience avec nos cinq sens.
En quoi cette posture favorise-t-elle la collaboration ?
À la base de toute relation, la réelle présence à Soi, aux autres et au sujet qui nous rassemble, nous permet de pleinement contribuer et donc, de collaborer.
Nourrir une relation ou une conversation demande que l’on en prenne soin, que l’on soit disponible pour ce qui se passe, afin de pouvoir entendre l’autre dans ses idées ou ses besoins et être soi-même suffisamment en contact avec Soi pour pouvoir nommer à notre tour ce qui est là pour nous.
Être présent·e, c’est cultiver une qualité d’attention qui transforme nos interactions et enrichit notre collaboration.
Comment la pratiquer au quotidien ?
• Être présent·e commence par observer les moments où nous ne le sommes pas. Demandez-vous : Que fais-je pendant que je lis cet article ? Où est mon attention lorsque mes collègues me parlent ? Suis-je vraiment là en réunion ?
• Un moyen simple pour réapprendre à être présent·e est de se reconnecter à sa respiration. Quand vous réalisez que votre esprit s’égare, ramenez votre attention à votre souffle. Comptez vos respirations.
• Regardez autour de vous, reprenez contact avec le moment présent. Plus vous pratiquerez ce retour au présent, plus il deviendra naturel.
Quelles questions se poser pour favoriser la présence ?
Plutôt que de chercher des réponses, il s’agit ici de s’observer.
• Quels sont les moments où je ne suis pas réellement présent·e à ce qui m’entoure ?
• Quelles sensations me permettent de réaliser que mon esprit est ailleurs ?
• Comment puis-je revenir à l’instant présent sans effort ?
Ressources en complément :
Article sur la pleine présence
Pratiquer la cohérence cardiaque
À suivre !
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[1] Otto Scharmer, La Théorie U, 2016 ou encore https://www.u-school.org/