Tout projet comporte son lot d’imprévus et de défis à relever. Plutôt que de subir ces aléas, la gestion des risques permet d’adopter une posture proactive et réflexive.

Cette approche structurée issue du coffre à outils de la gestion de projet vous aidera à identifier, analyser et gérer collectivement les risques potentiels. L’objectif : générer les conversations nécessaires avant de vous mettre en action et ajuster votre plan en conséquence. Chez Dynamo, nous l’utilisons par exemple lors de la phase de mise en œuvre de certaines planifications stratégiques.

Loin d’être un fardeau, ce processus vise à optimiser les chances de réussite de vos initiatives et vous aidera ainsi à vous lancer avec plus de sérénité.

Explorons ensemble les étapes clés de la gestion des risques.

La gestion des risques en quatre étapes

Nous vous suggérons fortement de faire cet exercice collectivement : en équipe-projet ou avec des parties prenantes clés.

1 – Étape 1 : Identification des risques

Avant de vous lancer dans la mise en œuvre de votre projet, prenez le temps d’identifier les risques.

Un risque se définit comme un événement incertain qui, s’il se concrétise, pourrait avoir un impact sur la réalisation de vos objectifs.

Nous vous proposons d’utiliser un cadre logique pour vous guider dans cette étape.

Gestion des risques : cadre logique

Plutôt que de vous limiter aux risques les plus évidents, cet exercice invite à creuser plus en profondeur. Au-delà du budget ou des délais, quels enjeux pourraient compromettre le projet ?

Consignes :

  1. Au préalable, complétez les sections 1 à 4 : clarifiez la finalité de votre projet (1), les résultats attendus (2), les livrables (3) et finalement les ressources nécessaires pour y arriver (4). Plus vous aurez de la clarté sur chacune de ces sections, plus l’identification de vos risques sera précise. Cet exercice de gestion des risques se réalise donc quand le projet est suffisamment circonscrit.
  2. Remontez ensuite le modèle en répondant aux sections 5 à 8, dans l’ordre.
  • Section 5 : demandez-vous qu’est-ce qui pourrait faire en sorte que les ressources (section 4) ne soient pas disponibles ?
  • Section 6 : demandez-vous, en assumant que toutes les ressources sont disponibles, qu’est-ce qui pourrait empêcher ou retarder la livraison des livrables (section 3) ?
  • Section 7 : demandez-vous, en assumant que tous les livrables sont faits, qu’est-ce qui pourrait empêcher le projet d’atteindre ses objectifs et de générer les résultats attendus (section 2) ?
  • Section 8 : demandez-vous, en assumant que les résultats sont atteints, qu’est-ce qui pourrait quand même empêcher le projet de répondre à sa finalité (section 1) ?

2 – Étape 2 : Analyse des risques

Une fois les risques identifiés, la prochaine étape est d’évaluer la probabilité qu’ils se réalisent et la gravité de l’impact si tel est le cas. Cela permet de prioriser le suivi et de définir des stratégies de réponse adaptées.

Gestion des risques : analyse de l'impact et de la probabilité des risques

Pour cette deuxième étape, nous vous proposons d’utiliser un jeu de cartes à jouer. Chaque participant·e garde en main les cartes 1 à 5 (peu importe les couleurs). Prévoyez autant de jeux de cartes que de personnes participantes.

Consignes :

  1. Lecture du risque : L’animateur∙trice lit le premier risque et vérifie si le groupe a des questions de compréhension.
  2. Évaluation de la probabilité : L’animateur∙trice invite les participant∙es à évaluer la probabilité que ce risque se concrétise sur une échelle de 1 à 5 (voir tableau). Les participant∙es déposent une carte face cachée sur la table pour indiquer que leur choix est fait.
  3. Dévoilement et conversation : Au signal de l’animateur∙trice, tout le monde retourne sa carte en même temps. S’il y a disparité entre les votes, l’animateur∙trice invite les personnes avec les votes les plus aux extrémités à s’exprimer (par exemple : une personne qui a voté « 1 » et une autre qui a voté « 5 »). Le dialogue permet aux participant·es de partager leur vision et perception en fonction de leurs connaissances et expériences. Il est ensuite possible de procéder à un deuxième vote si nécessaire.
  4. Évaluation de l’impact : L’animateur∙trice procède ensuite de la même façon pour estimer l’impact sur le projet si ce même risque se concrétise (voir tableau).
  5. Dévoilement et conversation : Même chose que précédemment.

Répétez l’exercice pour chaque risque identifié à l’étape 1.

Cette double analyse permet de générer des conversations porteuses et de positionner chaque risque sur une matrice pour identifier les plus critiques (ceux de la zone rouge).

Plutôt que de vous fier à votre seule intuition, cette étape aide à prendre des décisions éclairées. Elle favorise également une compréhension partagée des enjeux, pour un plan d’action plus solide.

3 – Étape 3 : Stratégie de réponse aux risques majeurs

Maintenant que vous avez identifié et analysé les risques, il est temps de définir des stratégies de réponse pour les risques majeurs. À cette étape, il y a deux façons de les aborder : les gérer comme des menaces, ou les transformer en opportunités.

L’intention ici est de réfléchir collectivement à la meilleure stratégie à adopter pour chaque risque majeur.

Gestion des risques : menaces ou opportunités

Si vous considérez le risque comme une menace, quatre possibilités s’offrent à vous :

  1. Atténuer soit la probabilité que le risque se concrétise, soit son impact s’il devait se réaliser (exemple : pour un événement en ligne où un risque est d’avoir des enjeux de connexion, vous pourriez décider d’avoir une deuxième ressource dans un autre lieu physique prête à prendre le relais en cas de panne. Vous pourriez aussi décider d’offrir votre événement en différé).
  2. Le transférer à un tiers (exemple pour le risque mentionné précédemment : vous pourriez sous-traiter la gestion technique à une firme spécialisée en événements virtuels).
  3. L’éliminer en prenant un autre chemin pour la réalisation du projet (exemple pour le risque mentionné précédemment : vous pourriez décider d’offrir les sections stratégiques de votre événement en présence).
  4. L’accepter tout simplement, en décidant de poursuivre sans ajustement.

Une autre avenue est de transformer le risque en opportunité. Quatre autres possibilités s’offrent alors à vous :

  1. L’exploiter (exemple : si un risque est que les inscriptions dépassent la capacité pour une formation, vous pourriez ouvrir une liste d’attente dans l’idée de répéter la formation à court terme).
  2. Le partager avec un tiers (exemple pour le risque mentionné précédemment : vous pourriez faire alliance avec un partenaire pour faire du référencement).
  3. Le mettre en valeur (exemple pour le risque mentionné précédemment : vous pourriez indiquer le nombre limité de places dans vos outils promotionnels et inviter les gens à s’inscrire rapidement).
  4. L’accepter tout simplement et ne pas poser d’actions précises.

Au-delà de la gestion des menaces, la réflexion sur les stratégies de réponse invite à explorer comment transformer certains risques en leviers de succès. Et avant tout, c’est une occasion d’avoir les conversations en amont, pour être prêt·es à faire face aux aléas et ainsi limiter le stress et les conflits au moment de la mise en œuvre de votre projet.

4 – Étape 4 : Suivi des risques

Cette dernière étape invite à consolider toute l’information précédemment recueillie (étapes 1, 2 et 3) dans un tableau et à mettre en place un processus pour assurer un suivi des risques majeurs tout au long du projet.

Identifiez un·e responsable pour chaque risque, qui aura pour mission de suivre de près son évolution. Lors des rencontres de l’équipe-projet, chaque personne devra faire le point : le risque est-il en train de se concrétiser ? Les mesures mises en place sont-elles efficaces ? Des ajustements sont-ils nécessaires ?

Garder un œil attentif sur vos principales préoccupations vous permettra de réagir de manière proactive. Si un risque semble se matérialiser, vous pourrez alors rapidement activer les stratégies de réponse définies à l’étape 3.

Anticiper pour réussir : les bénéfices concrets de la gestion des risques

En intégrant la gestion des risques, vous adoptez une posture qui renforce la résilience et la clarté collective autour de vos projets.

Plutôt que d’attendre que les problèmes surviennent, vous créez les conditions pour les anticiper, les comprendre et y répondre de manière concertée.

Cette approche ne freine pas l’élan créatif ni l’agilité : elle favorise une meilleure prise de décision et des relations plus sereines entre les parties prenantes. En résumé, gérer les risques, c’est mieux se préparer à réussir, ensemble et en conscience.

— Geneviève Vallièresconseillère stratégique, assistée par Sandra Loue et notre agent rédactionnel personnalisé d’intelligence artificielle générative, QP Notes

Pour aller plus loin :

Mise en œuvre de votre planification stratégique, d’un nouveau projet, d’un programme, ou de votre gouvernance… : la gestion des risques permet d’anticiper collectivement les défis et de définir des plans d’action plus solides. Notre équipe peut vous accompagner pour mettre cet outil au service de votre mission.