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Postures de la collaboration interpersonnelles – Partie 2
31 mars 2025
Découvrez les 12 postures de la collaboration selon Dynamo dans une série d’articles thématiques ! Les origines de ces postures︱Postures intrapersonnelles – Partie 1
︱Postures intrapersonnelles – Partie 2︱Postures interpersonnelles – Partie 1
Posture 9 - Savoir demander du soutien
Dans une société qui valorise la performance individuelle, solliciter l’autre et demander du soutien est rarement valorisé. Pourtant, un proverbe nous rappelle un constat éclairant : « On ne peut pas faire confiance à quelqu’un qui ne demande jamais d’aide. » En effet, reconnaître ses limites est une des clés de la collaboration… et c’est aussi ce qui la rend difficile à mettre en place.
En quoi cette posture favorise-t-elle la collaboration ?
Le propre de la collaboration est d’accepter que personne ne peut régler seul·e des problèmes complexes. Ce constat remet en question le modèle du « leader héros », qui viendrait nous sauver avec sa cape et ses bottes rouges[1]. En collaboration, nous adoptons plutôt une posture où chacun·e met ses talents au service des autres, et où l’entraide devient la solution.
Demander du soutien, c’est aussi offrir aux autres l’opportunité d’apporter leur contribution, de nous éclairer, de nous soutenir.
Comme l’écrit Brené Brown dans Le pouvoir de la vulnérabilité[2] : « Lorsque nous pensons à des moments où nous nous sommes senti·es vulnérables (…) nous nous remémorons en réalité des moments de courage. »
Quelques pratiques qui favorisent la demande de soutien :
• Participer à un groupe de codéveloppement[3] pour partager ses défis et bénéficier de l’intelligence collective.
• Solliciter du mentorat ou identifier une personne inspirante pour demander son avis sur une situation.
• S’offrir des séances de coaching professionnel pour prendre du recul et explorer de nouvelles perspectives.
• Utiliser le Proaction Café, une méthode d’échange collectif favorisant l’entraide et la coconstruction.
• Créer des espaces de demande d’aide au sein de nos équipes, par exemple via des babillards ou des canaux Teams dédiés.
• Organiser des “Échecs Cafés”, où l’on partage ce qui n’a pas fonctionné pour nous récemment et comment on s’en est sorti·es, pour normaliser les échecs et leurs apprentissages.
Quelles questions se poser pour favoriser les demandes de soutien ?
• Ai-je de la facilité à demander de l’aide ou ai-je peur d’être perçu·e comme incompétent·e ?
• Quel est mon rapport à l’échec ou à la peur de « ne pas savoir » ?
• De quoi ai-je besoin pour me sentir en sécurité quand je demande du soutien ?
• Ai-je tendance à offrir du soutien plus facilement qu’à en demander ?
• À quel point mes collègues ou partenaires connaissent-ils mes besoins et mes ressentis ?
Cultiver notre capacité à demander de l’aide, c’est aussi créer un environnement où chacun·e se sent légitime d’exprimer ses besoins. C’est une démarche essentielle pour bâtir des relations d’équipe saines et résilientes.
En quoi cette posture favorise-t-elle la collaboration ?
Cette posture nous invite à explorer la puissance de la mise en valeur des forces complémentaires des personnes qui nous entourent.
Valoriser les expertises complémentaires, c’est porter un regard de reconnaissance, voire d’admiration, sur les talents respectifs des parties prenantes. Cela permet de mettre en lumière le potentiel de l’autre, mais aussi de contribuer à ses apprentissages.
Cette posture rejoint naturellement celles de « Savoir demander du soutien » et « Agir avec bienveillance » : elles favorisent l’humilité, l’interdépendance et la reconnaissance mutuelle.
Comment la pratiquer dans mon quotidien ?
Dans son livre Du coach à l’éveilleur, Robert Dilts invite à adopter une posture de mentor·e, qui consiste à « guider quelqu’un vers la découverte de ses propres compétences inconscientes (…) en montrant que l’on croit dans son potentiel ».
Voici quelques actions concrètes à tester pour développer cette posture :
• Exprimer une reconnaissance sincère : offrez des rétroactions positives à vos collègues ou partenaires sur la qualité de leur contribution, du type : « Ce que je te reconnais comme talent, c’est… »
• Rendre visibles les contributions : lors de présentations publiques ou de rencontres stratégiques, mentionnez explicitement les apports des membres de l’équipe. Par exemple : « Nous devons cette réussite, entre autres, à la contribution de… »
• Pratiquer la sollicitation d’avis : demandez l’opinion d’un·e collègue sur une situation en précisant ce que vous appréciez dans sa manière de penser ou d’agir.
• Offrir son soutien : demander à vos collègues en quoi vous pouvez les aider, en posant simplement la question : « Comment puis-je t’aider ? » – un réflexe inspiré du fameux Dr Max Goodwin dans la série New Amsterdam.
Idée d’animation de groupe pour pratiquer cette posture
Invitez les participant·es à se placer en cercle, les un·es derrière les autres. Chaque personne colle une feuille cartonnée dans le dos de la personne devant avec la phrase : « Ce que j’aime particulièrement de toi… ». Ensuite, tout le monde circule pour écrire un mot ou une phrase sur chaque feuille. À la fin, chaque personne récupère sa feuille et prend un moment pour lire les messages reçus. Terminez en demandant : « Avec quoi repartez-vous de cet exercice ? »
Un rituel d’équipe simple, qui nourrit l’estime de soi et la reconnaissance mutuelle.
[1] Lire à ce sujet Simona Camélia Plopeanu, Du charisme à l’authenticité, Entretien avec Cyrille Sardais, Revue Gestion, 2020
[2] Brené Brown, Le pouvoir de la vulnérabilité, 2012
[3] Claude Champagne, Le codéveloppement : l’intelligence collective au service de l’individu et du groupe, 2021