L’iceberg de la pensée systémique : un outil pratique pour des problèmes complexes

Que ce soit au cœur de nos équipes, des projets que nous mettons en place et encore plus dans nos actions territoriales et concertées, les problèmes que nous rencontrons nous semblent de plus en plus complexes. 

L’outil de l’iceberg utilise la métaphore de ce dernier pour illustrer le fait que, souvent, le problème observé ne représente que 10% de notre compréhension de la situation et que 90% se trouvent sous la surface, influencés par de nombreux courants marins qui le font dériver. 

Les 4 niveaux de l’iceberg

·  Niveau 1 :
La situation, l’évènement observable et concret qui nous préoccupe, appelé Évènement.
Exemple : l’équipe est divisée en deux groupes conflictuels.

·  Niveau 2 :
Les répétitions, les tendances que nous constatons en lien avec l’évènement, appelé ici Récurrences.
Exemple : les conflits ont déjà miné la vie d’équipe plusieurs fois, certaines rancœurs existent encore, les membres de l’équipe passent peu de temps ensemble dans leur quotidien, les conflits augmentent avec la fatigue de l’équipe.

·  Niveau 3 :
Les structures, les règles ou les fonctionnements qui soutiennent les répétitions, appelées ici Structure et fonctionnement.
Exemple : l’organisation des tâches fait en sorte que les équipes travaillent en silo, la disposition géographique des locaux empêche les personnes de se croiser régulièrement et accentue la division, les horaires de travail ont augmenté dans la dernière année.

·  Niveau 4 :
Les présomptions, les valeurs et les croyances du système en place à partir desquelles les structures et les récurrences se créent, appelées ici Croyances.
Exemple : le groupe A a toujours été problématique, « loin des yeux loin du cœur », il faut travailler plus pour répondre à tous les besoins, l’équipe B est plus nouvelle et moins impliquée.

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En quoi l’outil de l’iceberg peut-il nous aider ?

L’iceberg est un outil très utile qui permet de prendre à la fois de la profondeur et de la hauteur face à une situation problématique. 

Tout d’abord, en nous amenant à clarifier la situation ou le problème observé, l’iceberg nous permet de cerner véritablement ce que nous souhaitons résoudre. En effet, nous constatons que souvent nous formulons la situation à observer avec déjà des présomptions, des conclusions ou des répétitions.  

Exemple : Fait observable : « L’équipe A en veut encore à l’équipe B d’avoir de meilleurs services » ( ici, la formulation sous-entend que l’équipe A est à l’origine du conflit, que ce n’est pas la première fois et que l’équipe B a de meilleurs services) VS « L’équipe est divisée en deux groupes conflictuels . » 

Ensuite, en descendant chaque niveau de l’iceberg, cet outil nous oblige à discerner ce qui tient lieu de croyances et de structures, clarifiant là encore ce qui a le plus d’influence sur la situation observée. Il évite ainsi de s’arrêter à une seule cause et à un·e seul·e coupable. Surtout, il nous évite de trouver une seule et unique solution « magique » à un problème complexe. 

Comme le dit l’adage : « Il y a toujours une solution simple à un problème complexe, et elle n’est jamais bonne. » 

Remonter l’iceberg pour passer à l’action

Très souvent, l’exercice proposé est de descendre l’iceberg afin d’identifier les structures et les croyances limitantes qui soutiennent la création de la problématique observée. Et cette partie est excellente à pratiquer pour bien comprendre la complexité de la situation. 

Chez Dynamo, nous aimons également proposer de REMONTER l’iceberg une fois cette étape franchie.  

Pourquoi ? Pour pouvoir créer ensemble plusieurs pistes de solutions durables et pérennes, dans lesquelles chaque partie prenante peut se sentir impliquée et bénéficiaire. Cette étape permet de passer de l’analytique au prospectif sans chercher à diminuer la complexité des interrelations du système. 

Remonter l’iceberg permet non seulement de trouver des façons innovantes de solutionner la problématique visée, mais aussi de choisir ensemble les valeurs et les croyances que nous nous engageons à modifier pour avoir plus d’impact. 

Après l’exercice, chaque partie prenante peut décider de s’impliquer dans certains des niveaux de l’iceberg pour tester et mettre en place des solutions simples. 

Bien sûr, nous vous encourageons fortement à vous donner une période de test prédéfinie. Cela vous permettra de revenir sur les apprentissages et l’évaluation de ces solutions, afin de prendre de nouvelles décisions.

L’iceberg de la pensée systémique

Consignes

Comment remonter l'iceberg ?

(une fois celui-ci descendu)

  1. Identifiez LA croyance qui vous semble la plus influente quant à la situation observée et demandez-vous par quelle croyance vous aimeriez la remplacer collectivement ?
    Exemple : « Loin des yeux loin du cœur » deviendrait « Ensemble partout, quoi qu’il arrive »
  2. Demandez-vous ce que cette croyance viendrait modifier ou créer dans les règles et les structures de fonctionnement si elle était mise en place et partagée par toustes.
    Exemple : Deux fois par an, les équipes A et B viendraient se visiter dans leurs locaux, les réunions d’équipe deviendraient mensuelles et se dérouleraient une fois chez A et une fois chez B, les chef.fes d’équipe pourraient créer un groupe conjoint de partages pour rapporter ce qui se vit dans l’autre équipe, des jumelages auraient lieu tous les ans sur au moins un projet.
  3. Imaginez ensuite quelles récurrences apparaîtraient (ou disparaîtraient) si ces règles entraient en vigueur.
    Exemple : Les équipes connaîtraient leurs réalités et seraient curieuses l’une de l’autre, des habitudes collectives seraient développées, des projets partagés seraient mis en place.
  4. Enfin, identifiez un fait observable, une finalité, qui deviendra votre nouvel indicateur de réussite.
    Exemple: Peu importe à qui nous parlons, nous savons que nous faisons partie de la même équipe.

Réflexion stratégique, définition d’une structure de gouvernance,… L’outil de l’iceberg peut être mis au service de votre organisation dans divers contextes. Vous souhaitez être accompagné·es pour l’explorer ?