C’est avec la Table de quartier Concertation Saint-Léonard qu’ÉvalPIC a pris une pause pour parler évaluation. En 2021 s’achève le processus collectif du plan de quartier. Coconstruit avec la Table et ses partenaires, il est la continuité d’une démarche de développement social lancée en 2014. Après 5 ans de mise en œuvre, il est temps de prendre de la hauteur pour rassembler collectivement les apprentissages et bonnes pratiques. Ce moment d’évaluation indispensable est un investissement pour la prochaine planification stratégique. Des acteurs et actrices du quartier se sont donc assis.es pour répondre à une question: que garder de ces années passées à bord du plan de quartier Saint-Léonard ?

Étienne Pagé, ambassadeur de l’engagement social

Étienne Pagé contribue à des concertations à travers plusieurs quartiers de l’Est de Montréal, dont le Collectif Jeunesse à Saint-Léonard. Il a décidé de s’impliquer et de s’engager dans la coconstruction du plan de quartier car il croit en la mobilisation d’une collectivité afin d’avoir plus d’impact. Il est aussi porteur d’action du projet École-Famille-Communauté avec Roberto Labarca de l’Accueil aux Immigrants de l’Est de Montréal (AEIM).

Quels sont les grands apprentissages tirés dans la mise en œuvre du plan de quartier ?

Étienne Pagé: Décider collectivement de notre gouvernance du plan de quartier a été un grand apprentissage. C’est avec l’aide de Dynamo et de l’équipe de CSL, que nous avons construit ce qui était le mieux pour nous en fonction de nos réalités et nos ressources. Le comité de pilotage du plan de quartier est ainsi devenu un lieu privilégié de transfert d’information et de réflexion pour des stratégies en synergie entre les représentant·e·s d’enjeux différents.

Une gouvernance collective demande de s’engager et donc, du temps d’implication dans des comités et rencontres de travail. Sans engagement, sans implication dans les différents comités, ce sont des coquilles vides et il n’y a pas d’avancées

Quel a été le point de bascule le plus marquant ?

Étienne Pagé: Le grand rendez-vous a été un point de bascule où nous avons dessiné collectivement les grands enjeux. C’est une activité qui doit absolument rester. Ce type d’événement crée une effervescence, un sentiment d’inclusion et d’appartenance fort à la démarche et au quartier. Mine de rien, en un samedi, nous avons créé un espace de réseautage entre citoyen·ne·s, organismes communautaires, institutions et même bailleurs de fond.

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Roberto Labarca, transmetteur de vision

Au début de la démarche de développement social, Roberto Labarca était le directeur adjoint de l’AIEM. Il avait notamment le mandat de s’impliquer dans la concertation et développer des partenariats. C’est avec ce chapeau qu’il a commencé à participer et contribuer à la construction du plan de quartier. Aujourd’hui, il est directeur général de l’AIEM et est également porteur d’un projet collectif du plan de quartier : le projet École-Famille-Communauté.

Roberto Labarca

Que retenir de l’implication citoyenne ?

Roberto Labarca : Il était intéressant d’avoir différents moments qui évoluent au fil de la démarche pour s’impliquer. Les consultations citoyennes ont donné place au grand rendez-vous citoyen, les séances de travail collectif se sont transformées en comités transitoires et puis par la suite, ce sont les tables sectorielles qui sont devenues les comités de mise en œuvre par enjeu, les espaces pour faire les suivis de la mise en œuvre des projets du plan de quartier. Cela nous a amené à réfléchir la place des citoyen·ne·s qui ne sont pas dans les tables sectorielles. J’ai amené l’idée de créer un comité citoyen pour qu’ils et elles fassent partie du processus.

Les comités de mise en œuvre du plan de quartier ne nous ont pas été imposés, nous les avons décidés ensemble. Ces comités nous permettent d’avoir différents niveaux de discussions parfois plus spécifiques selon les enjeux. Le comité de pilotage, grand gardien du plan de quartier, nous a permis d’adresser des sujets corsés et de prendre des décisions difficiles pour le bien-être collectif. C’est un grand apprentissage que nous avons fait d’ouvrir nos projets à des discussions matures et de se faire pleinement confiance.

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Janie Janvier, mobilisatrice du collectif

Janie Janvier est arrivée en 2016 en tant qu’agente de mobilisation dans un train déjà bien en marche. La démarche de développement social relançait ses séances de travail collectif pour définir les changements souhaités et actions collectives qui allaient constituer le plan de quartier à Saint-Léonard. Au fil des années, son mandat à évolué pour soutenir la coordination de la mise en œuvre du plan de quartier, des différents projets collectifs et du plan d’évaluation. Au moment du reportage, elle était coordonnatrice du plan de quartier et du Projet Impact Collectif (PIC).

Qu’est-ce qui vous a aidé dans l’accomplissement de ce plan de quartier ?
Janie Janvier | Coordonnatrice du plan de quartier à la Table de quartier Concertation Saint-LéonardJanie Janvier: L’accompagnement de Dynamo, les outils graphiques et la documentation m’ont beaucoup aidé à cibler des objectifs réalistes (SMART) et donc, à poser les bonnes questions pour guider les citoyen·ne·s et partenaires dans leurs discussions pour définir nos changements souhaités et nos actions collectives. Le travail des comités transitoires formés de citoyen·ne·s et partenaires volontaires a aidé à bonifier et valider les libellés des changements souhaités ressortis lors des séances de travail collectif.

Cette démarche a permis d’ouvrir des espaces de dialogue entre citoyens et partenaires durables pour l’avenir. Plusieurs citoyen·ne·s m’ont mentionné que c’était une première de pouvoir partager des idées et de sentir écouté·e·s et entendu·e·s par des élu·e·s, des écoles et des organismes communautaires.

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Marie-Ange Selosse, collaboratrice stratégique

Marie-Ange Selosse est une grande collaboratrice dans les comités de travail autour du plan de quartier, notamment au comité de développement durable et le comité de pilotage du plan de quartier. Par sa vision stratégique et son analyse systémique des dossiers, elle a contribué au développement et au déploiement de stratégies d’action porteuses pour les projets du plan de quartier.

Que retenez-vous de ce plan de quartier ? 

Marie-Ange Selosse |Directrice général Écoquartier Saint-LéonardMarie-Ange Selosse: Un processus collectif comme le plan de quartier m’apprend que ce n’est ni un début, ni une fin. C’est un travail en continu où il faut saisir toutes les opportunités pour avancer.

Les phases d’évaluation participatives auxquelles j’ai participé m’ont permis de découvrir des nouvelles pratiques pour mieux travailler ensemble. Ces moments d’échanges autour de nos collaborations et de nos projets permettent des discussions intéressantes, profondes, honnêtes et plus ouvertes avec une diversité de partenaires. On sent que l’on travaille ensemble pour la démarche que l’on veut à Saint-Léonard et que l’on influence des actions, donc des changements à venir.

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Francis Mireault, engagé pour le logement social

Début 2018, un projet agissant sur la concertation et la mise en œuvre de stratégies autour du développement de logement social est réfléchi. Francis Mireault devient alors coordonnateur du Comité Promoteur du Logement Social (CPLS). Nouvellement arrivé dans le milieu communautaire, il plonge dans le plan de quartier en mettant à contribution tout son savoir au niveau du logement social.

Qu’est-ce qu’implique une gouvernance collective dans un plan de quartier comme celui de Saint-Léonard ? 

Francis MireaultFrancis Mireault: La structure de gouvernance collective du plan de quartier, notamment l’implication au comité de pilotage, permet de prendre de la hauteur sur les enjeux du plan de quartier avec des regards diversifiés, d’être gardien·ne de la structure et de nos changements souhaités. Au CPLS, nos échanges sont axés principalement sur le logement social. Tandis qu’au comité de pilotage, cela devient l’enjeu logement au sens large. C’est là que l’on a l’occasion de vraiment parler des grandes thématiques qui touchent tout le monde, de voir les liens à faire. Les conditions de vie des citoyen·ne·s sont influencées par différents aspects qu’on n’a pas le choix de considérer pour avoir un plus grand impact.

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