Courant 2022, 19 personnes débarquaient à Montréal pour le Festival Impact collectif. Engagées dans le projet pilote français Territoire Impact collectif (TIC)[1], elles venaient rencontrer des membres du Projet Impact collectif (PIC)[2]. Entre découverte d’initiatives des quartiers Kahnawàke, St-Léonard, Ouest de l’Ile et Peter McGill, création de liens avec le milieu communautaire, les fondations, institutions et partenaires et familiarisation avec l’approche de l’impact collectif, leur séjour a été riche en apprentissages.

 

L’impact collectif : pour un changement social durable

L’approche de l’impact collectif invite à la mobilisation autour d’une aspiration partagée. Son but final est de générer des changements sociaux de grande ampleur[3]. Plusieurs collectifs de quartiers montréalais, dont ceux du PIC, s’en inspirent au quotidien pour se donner des repères communs de développement. Ensemble, ils veulent contribuer à réduire la pauvreté et l’exclusion sociale dans leur territoire. La France emboite maintenant le pas à travers 9 quartiers répartis dans les régions Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Mayotte. Lancé en avril 2022, ce projet pilote est mené en collaboration par un consortium d’accompagnement franco-canadien constitué de la SCOP Accolades, Niska, Tamarack et Dynamo. Dynamo accompagne ainsi les quartiers de la région des Hauts de France.

 

Une approche créatrice de lien

Pour toutes les personnes des Hauts de France impliquées dans le projet pilote TIC, l’impact collectif est comme une évidence. Son adaptabilité, peu importe l’échelle, la culture et la dynamique du territoire, les amène à l’intégrer à leur pratique professionnelle pour rêver l’avenir et agir en synergie. Et parce que la parole de chacun·e révèle la force de cette approche, nous avons compilé quelques témoignages.

 

Qu’est-ce qui fait sens dans nos têtes ?

« C’est de se doter d’une vision partagée à long terme et contribuer à un environnement plus juste et équitable. De travailler en mode collaboratif avec les organisations du public, de l’associatif et des habitant·es du territoire en misant sur l’échange, l’écoute et le respect de la parole. De comprendre que le temps est notre allié et reconnaitre qu’une stratégie à petits pas nous permet de cheminer vers notre vision. Que la mise en commun des financements philanthropiques et publics est un levier puissant au développement local. »

Ils/elles ont ajouté : « Nous comprenons mieux la force d’une communication régulière et adaptée aux différentes parties prenantes pour faire du sens ensemble. Ce sera fondamental d’en prendre soin. »

 

Qu’est-ce qui fait palpiter nos cœurs ?

« La relation de confiance entre le communautaire, le public et le privé. C’était palpable lors des activités d’échange du Festival Impact collectif. Les réalisations concrètes issues des initiatives collectives dans les quartiers visités (coopérative d’habitation, le projet-école – famille communauté, etc.). La bienveillance des personnes et leur engagement dans les projets. »

Ils /elles ont ajouté : « Nous avons été particulièrement touché·es et inspiré·es par la rencontre avec la communauté autochtone qui a su nous faire sentir leur ancrage à leur territoire. »

 

Qu’est-ce qui nous donne de l’élan ?

« Travailler à réduire la pauvreté ensemble, le public, l’associatif, le privé et les habitant·es, en mettant en commun nos expertises, nos idées, nos expériences. S’allier à des fondations et les voir comme des partenaires. Faire ça, c’est sortir de la logique des règles établies. Nous ne croyons pas que c’était possible et maintenant oui ! »

Ils /elles ont ajouté : « C’est très inspirant la place du communautaire dans les expériences montréalaises. Nous retenons que travailler en mode intersectoriel, c’est faire moins d’efforts pour plus d’effets ! »

En conclusion

L’accompagnement des démarches de planification se poursuit au cours des prochains mois. Nous pourrons suivre comment les liens continuent de se tisser entre les personnes québécoises et françaises impliquées dans ces processus. Quoiqu’il en ressort, les échanges de savoirs et d’apprentissages sont une manne d’inspiration pour toutes celles et ceux qui ont à cœur de changer le monde à l’échelle locale.

 


[1] Territoire Impact collectif (TIC), un projet pilote initié et porté par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) en France qui s’appuie sur l’approche de l’Impact collectif et s’inspire de l’expérience montréalaise PIC. Il s’agit ici de faire des apprentissages en vue de réviser les règles de fonctionnement et d’attribution de son programme Contrat de ville destiné aux quartiers prioritaires.

[2] Projet Impact collectif (PIC), mis en place en 2016. Ce soutien se définit comme un accélérateur de changement qui vise à augmenter l’impact de la mobilisation et à obtenir des résultats mesurables et marquants sur la réduction de la pauvreté dans les quartiers montréalais. C’est une invitation à proposer, à expérimenter, à innover et à faire autrement pour accélérer le changement.  (voir références de la phase 1 et de la phase 2)

[3] Développée en 2011 par John Kania et Mark Kramer de FSG, un cabinet-conseil sur le changement social durable, cette approche propose des conditions pour susciter l’engagement, planifier et évaluer collectivement le changement, miser sur des actions à fort effet de levier et se doter d’une structure de soutien qui saura garder le cap sur le/les changements souhaités.